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Empreinte écologique


Origine et principe

Avec la conscience de la finitude de la planète et de la relative fragilité de la biosphère, la nécessité est apparue de donner une mesure à l’impact de l’homme sur son environnement. C’est ainsi qu’au début des années 1990, pour sa thèse dans un institut de Vancouver, le chercheur suisse Mathis Wackernagel a eu l’idée de traduire chaque activité humaine en équivalent de surface planétaire productive. L’idée est ensuite de comparer la surface requise par toutes nos activités à la surface disponible, c’est à dire à ce que la biosphère ou la portion de biosphère concernée représente. La surface « mobilisée » par nos activités a été nommée Empreinte Ecologique (traduction de l’anglais Global Footprint) et cet indicateur largement repris s’est popularisé sous ce nom.

S’il est relativement direct de définir quelle surface mobilise une consommation de biens agricoles, de viande ou de poisson, quelle surface occupe une activité urbaine, une usine ou une mine, il fallait un procédé pour convertir en surface de planète notre importante consommation énergétique d’origine fossile. Le principe adopté a consisté (dans le cas des non renouvelables) à prendre pour référence la surface de forêt capable par sa croissance de capter le gaz carbonique émis lors de la production de cette énergie. Pour simplifier les comparaisons sans se perdre dans la complexité d’autres enjeux écologiques, l’énergie d’origine nucléaire a été assimilée à l’énergie fossile.

En développant ce raisonnement et en affinant la formule par quelques correctifs, l’empreinte écologique a permis de résumer simplement l’impact de toute activité en termes de surface planétaire. Ce calcul peut être mené à l’échelle d’un pays, d’une ville, d’une entreprise, d’une famille ou d’une personne, avec bien sûr une marge d’approximation qui tient aux simplifications et conventions nécessaires pour rendre la démarche praticable. Dans cette démarche, on veille à attribuer l’impact à celui qui en est à l’origine notamment par le jeu des importations, de façon à révéler les conséquences des choix de consommation et des circuits du commerce international.

Enseignements et usage

Bien qu’appuyée sur des données collectées avec rigueur, l’empreinte écologique n’a pas de véritable valeur prédictive et n’est pas vérifiable finement sur le terrain. C’est une évaluation dont le rôle est avant tout indicatif, pédagogique, apportant une aide à la décision en permettant des comparaisons, en hiérarchisant les problèmes et en donnant des ordres de grandeur.
Un des résultats est notamment de montrer que l’impact de l’humanité dépasse aujourd’hui la capacité de la planète d’un peu plus de 20%, la limite du soutenable ayant été franchie vers le début des années 1980. Cette approche montre aussi que le modèle des pays développés n’est pas extensible tel quel à l’ensemble de l’humanité.

Le succès de cet indicateur est indéniable, et curieusement, alors qu’il induit des remises en cause fortes dans la société, il n’a donné lieu qu’à relativement peu de contestations ou de polémiques. On peut donc penser qu’il est relativement cohérent.


Les comparaisons par pays sont parlantes, et la décomposition en divers éléments (surface construite, surface agricole, prairie, forêt, zone de pêche, empreinte énergie) permet notamment de souligner la part prépondérante et universelle de la consommation énergétique dans l’impact environnemental de l’homme. Rappelons que l’énergie est majoritairement obtenue par combustion de carbone fossile. La confrontation avec d’autres indicateurs (PIB/hab ou IDH par exemple) et l’évolution de l’empreinte écologique qui est maintenant calculée depuis plusieurs années permettent de faire émerger les grands enjeux politiques, les bons et les mauvais exemples. En particulier, la responsabilité majeure des pays développés devient évidente, non seulement par l’intensité de leur impact relatif que par le rôle moteur et exemplaire qu’ils jouent dans la dynamique du développement.

Au niveau individuel, divers calculateurs plus ou moins simplifiés sont proposés à titre pédagogique, permettant de faire des liens entre les pratiques quotidiennes et leurs conséquences environnementales. Il existe aussi des versions partielles de cette empreinte, notamment l’empreinte carbone qui se concentre sur la question du changement climatique.

On ne peut qu’être reconnaissant aux inventeurs de cet indicateur d’avoir réussi à populariser la problématique de notre impact excessif par des formules parlantes et faciles à mémoriser. Parler de deux de cinq ou de dix planètes pour supporter l’humanité future selon son évolution, souligner que le seuil a été dépassé vers 1980, montrer qui sont les plus forts contributeurs, est très pédagogique. Même si la vision du problème est simplifiée, si les calculs sont un peu trop théoriques, on est ici en présence d’un bon outil de vulgarisation.

Dans la nécessité où sont les hommes de changer leur gouvernance et d’adopter une utopie de l’équilibre, l’évaluation par l’empreinte écologique montre déjà sa grande utilité.

empreinte_ecologique
l'évolution de l'empreinte écologique mondiale montre la part déterminante de l'énergie (carbon fooprint) 


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