PROPOS

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Analyser sérieusement la crise écologique, c'est remettre en question quelques grandes évidences concernant la place de l’Homme dans la Nature, le Progrès, la quête du bonheur individuel ou collectif, etc… Ces questions proprement philosophiques doivent donc être reformulées car les problèmes posés se présentent sous un jour inédit dans l’histoire des cultures : Les philosophies du passé ne sont pas nécessairement disqualifiées, mais elles appartiennent à l'histoire des cultures, et il nous faut comprendre que nous vivons une époque charnière où se posent des questions radicalement nouvelles. Ces questions sont nées de la cohérence des connaissances scientifiques sur l’histoire de l’Univers, de la Terre et de la Vie, du constat de la finitude de la Planète face à la mondialisation,  et aussi des récentes techniques biologiques et médicales d'intervention sur le vivant.

Sans prétendre à l'exhaustivité ou à l'originalité, mais cherchant plutôt à être accessible tout en restant aussi rationnel que possible, je crois donc utile de rassembler ici des éléments relatifs à cet ensemble de questions.

La philosophie, au sens étymologique recherche de la sagesse (individuelle et collective), devrait être la chose la mieux partagée au monde. On peut parfois en douter lorsqu’on se confronte aux textes que la philosophie universitaire vous impose, avant de vous autoriser à parler. En ce qui me concerne, quoique parvenu au fil des ans à un niveau d’éducation appréciable, je continue d’être rebuté, malgré ma quête sincère et mes efforts, par bon nombre d’écrits prétendument incontournables ou essentiels.

Langue jargonneuse et ésotérique, hiérarchie des sujets contestable, compréhension du monde souvent très approximative, dévotion pour des classiques dont l’universalité a été écornée par la marche accélérée de l’histoire, repli élitiste et intimidation par l’érudition étalée, le monde de la philosophie contemporaine, malgré ses prétentions me paraît très souvent déphasé au regard des inquiétudes qui traversent le monde d’aujourd’hui.

De cette masse peu avenante au lecteur ordinaire émergent quelques phares de la pensée (Hans Jonas, Edgar Morin, Ivan Illich et quelques autres), quelques bons « vulgarisateurs » dans le bon sens du terme (André Compte Sponville, Michel Onfray, notamment) et aussi une philosophie écrite par des scientifiques préoccupés de partager leurs interrogations (Axel Kahn, Hubert Reeves, Pascal Picq, Jean Pierre Changeux, André Lebeau, etc…)

C’est dans ces lectures que j’ai puisé une bonne partie des réflexions proposées ici, et si par souci de fluidité, je n’ai pas émaillé mes petits textes de notes et de références, je ne peux qu’inciter le lecteur désireux de consolider sa pensée à s’y intéresser à son tour.

 

Mon but bien immodeste est donc de présenter, de façon méthodique et logique, un certain nombre de réflexions susceptibles d’être partagées par le plus grand nombre et pouvant aider à s'orienter dans les choix difficiles qui se posent aujourd’hui aux Hommes sur la Terre. Il n’est du reste pas certain qu’au niveau collectif, le terme de choix soit correct, mais je fais ici implicitement le pari (peut-être optimiste) que les orientations collectives de l’humanité tiennent pour une partie non négligeable à la convergence des choix de chaque homme.

Les idées exposées ici ne prétendent pas être originales. Au contraire, dans la mesure ou elles revendiquent l’assentiment du grand nombre, elles se doivent de reprendre ce qui a été élaboré et énoncé par de nombreux penseurs. Elles résultent d’ailleurs des lectures multiples évoquées plus haut, avec leurs convergences, les doutes non tranchés ou les choix clarificateurs qui se sont imposés. Mon travail a consisté plutôt à présenter ce qui est un peu dispersé sous une forme que j'ai souhaitée courte et condensée, en espérant par là montrer la cohérence de ce qui est aujourd'hui un air du temps un peu diffus.

J'ai choisi la forme de courts articles, fonctionnant par mots-clés, choisis par nécessité logique ou par inclination, car réfléchir au sens d'un mot, à son évolution, aux idées qui lui sont associées, c'est remettre les choses en place, établir des relations utiles, faire émerger un inconscient collectif, avec l'espoir de dénouer des contradictions, de dégager des priorités.

Cette présentation peu hiérarchisée autorisant une lecture par bribes non ordonnées est une concession à un air du temps un peu zappeur. Elle permet aussi de ménager de la place pour des apports ultérieurs. Elle n'est pas non plus sans inconvénients: ainsi, elle n'expose pas explicitement un système, avec sa cohérence et ses enchaînements logiques. Elle induit aussi un effet de répétition inévitable si on veut que chaque article reste un tout. A cela on répondra que la récurrence d'une idée traduit probablement l'importance que lui donne l'auteur.

L'ordre des articles répond à une logique générale d'exposé, mais un jeu de renvois permet à chacun de passer d'une idée à une autre, non sans quelque risque de papillonnage. Pour favoriser la brièveté, la cohérence et la lecture simple, je n’ai pas voulu interrompre le texte par trop de citations et de renvois. A mon sens, la vérité d’une idée repose sur sa bonne construction et sur la consistance de ses points de départ, et non sur l’autorité réelle ou supposée de son auteur.

Le lecteur soucieux d’érudition saura reconnaître mes nombreux emprunts qui je l’espère ne sont pas autant de trahisons. Globalement, ces idées s’appuient sur un ensemble de connaissances bien établies par les diverses sciences, sur les enseignements de l’histoire, auxquels s’ajoutent quelques postulats simples touchant à la morale et aux fins humaines

Pour résumer, comme à l’époque bénie des lumières où l’on pouvait construire sa pensée sans la noyer dans l’érudition, mon propos se veut simplement un propos d’honnête homme.

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